Forum de haut niveau sur le développement de la Chine : une ouverture sans précédent
Les investissements étrangers ont toujours été un sujet sensible pour l'économie chinoise, scrutés de près par tous. Le 25 mars, le Forum de haut niveau sur le développement de la Chine s'est tenu, offrant une fenêtre cruciale pour observer les tendances des investissements étrangers.
Le nombre de participants étrangers a dépassé les attentes. Selon les statistiques de la chaîne financière CCTV, ce forum a accueilli plus de 750 représentants étrangers, dont 86 représentants officiels de 21 pays. Ce nombre dépasse de trois celui de l'année précédente. La présence de représentants officiels indique des discussions sérieuses et non de simples apparitions.
Il est intéressant de noter que, malgré les incertitudes commerciales entre la Chine et les États-Unis, 27 entreprises américaines ont participé, soit le plus grand nombre, représentant un tiers des participants. Les secteurs principaux étaient la finance, l'assurance, la santé, l'énergie et les minéraux, complémentaires à la structure industrielle chinoise.
De nombreuses entreprises ont annoncé leurs plans d'investissement en Chine. Les engagements les plus importants proviennent d'entreprises européennes. Par exemple, Mercedes-Benz prévoit d'investir 140 milliards de yuans dans les années à venir, principalement dans des centres de recherche et développement. AstraZeneca, après avoir récemment annoncé un investissement de 25 milliards de dollars, a déclaré au forum qu'elle augmenterait encore ses investissements. Malgré les récents problèmes rencontrés par AstraZeneca en Chine, cette décision montre la confiance de l'entreprise dans le marché chinois. De plus, le géant allemand de la chaîne d'approvisionnement automobile ZF a annoncé l'expansion de son réseau d'usines en Chine, avec deux nouvelles usines à Wuhan et de nouveaux centres techniques à Guangzhou et Jinan.
En comparaison, les annonces des entreprises américaines ont été moins nombreuses. Apple est l'une des rares entreprises américaines à avoir publiquement annoncé un investissement. Selon les informations de Yicai Global, Apple a déclaré le 24 mars qu'elle créerait un nouveau fonds pour l'énergie propre en Chine, avec un investissement de 7,2 milliards de yuans. Le 28 mars, selon le journal China Daily, Tim Cook a annoncé à Hangzhou qu'Apple augmenterait ses investissements en Chine.
La déclaration du PDG de TotalEnergies illustre bien la différence d'attitude entre les entreprises européennes et américaines. Il a souligné que, alors que les États-Unis semblent vouloir se retirer de la mondialisation, les défis climatiques et la transition énergétique offrent de grandes opportunités de coopération entre la Chine et l'Europe.
Le 28 mars, après le forum, des dirigeants chinois ont rencontré plus de 40 PDG et dirigeants d'entreprises étrangères et d'associations commerciales à Pékin. Cette rencontre de haut niveau envoie un signal fort de l'ouverture de la Chine aux investissements étrangers.
Cependant, cette ouverture s'explique aussi par la faiblesse récente des investissements étrangers. Selon les données du ministère du Commerce, au cours des deux premiers mois de 2025, les investissements étrangers en Chine ont chuté de 20,4 % par rapport à l'année précédente. La concurrence interne intense rend les profits difficiles à obtenir. Pour attirer davantage d'investissements, il est crucial de stimuler la demande intérieure et d'élargir le marché.
Peng Wenxiu, vice-directeur du Bureau des affaires financières et économiques du Comité central, a réitéré lors du forum que la Chine continuerait à mettre en œuvre des politiques pour stimuler la consommation. Les mesures incluent l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs et l'amélioration de l'offre de biens et services. Par exemple, le développement des économies émergentes, de la santé, du tourisme hivernal et du tourisme culturel sera encouragé.
Ces annonces ne contiennent pas beaucoup de nouvelles informations, et leur mise en œuvre reste à voir.
Un problème embarrassant persiste : face à l'augmentation des taxes aux États-Unis, de nombreuses multinationales américaines demandent à leurs fournisseurs chinois de baisser leurs prix pour compenser les coûts des tarifs douaniers. Récemment, Costco a rejoint Walmart en demandant à ses fournisseurs chinois de réduire leurs prix de 20 %. Selon le Financial Times, d'autres entreprises comme Home Depot et Target ont adopté des stratégies similaires. Cependant, les marges bénéficiaires des fournisseurs chinois sont déjà très faibles, et une réduction de 20 % pourrait les conduire à des pertes. Ces demandes sont jugées déraisonnables et pourraient avoir des répercussions négatives sur les relations commerciales entre les entreprises étrangères et leurs fournisseurs chinois.
No comments:
Post a Comment