L'UE renforce la sécurité et la durabilité du commerce électronique
Dans l'ère numérique actuelle, le commerce électronique a profondément transformé les interactions entre consommateurs et entreprises, dynamisant l'économie de l'UE. Cependant, l'augmentation rapide des importations de marchandises achetées en ligne et directement importées dans l'UE pose plusieurs défis. Le 5 février 2025, la Commission européenne a publié un communiqué visant à créer une boîte à outils complète pour un commerce électronique sûr et durable au sein de l'UE, afin de relever ces défis de manière adéquate.
État actuel des importations de commerce électronique : croissance rapide et problèmes multiples
Le commerce électronique est désormais profondément ancré dans la vie des Européens, avec 70 % d'entre eux effectuant régulièrement des achats en ligne. En 2024, l'UE a importé 4,6 milliards d'articles de faible valeur (d'une valeur maximale de 150 euros), soit près du double des 2,4 milliards d'articles importés en 2023 et plus du triple des 1,4 milliard d'articles importés en 2022. Parmi ces importations, 91 % proviennent de Chine, avec des plateformes comme Temu et SHEIN connaissant une expansion exponentielle sur le marché de l'UE, atteignant plus de 7 500 millions d'utilisateurs en quelques mois seulement en 2024.
Cependant, cette croissance rapide s'accompagne de risques importants. En matière de sécurité et de conformité des produits, l'afflux de marchandises dangereuses, contrefaites ou non conformes menace gravement la santé et la sécurité des consommateurs, en particulier des enfants. Les produits couramment achetés en ligne, tels que les vêtements, les chaussures et les cosmétiques, peuvent contenir des substances nocives s'ils ne respectent pas les réglementations de l'UE. De plus, les criminels utilisent les canaux d'importation du commerce électronique pour distribuer des produits illégaux, tels que des stupéfiants et des explosifs.
Sur le plan de la durabilité, les importations massives de produits de faible valeur entraînent une pollution environnementale due à leur production et à leur transport. Leur courte durée de vie et la difficulté de les recycler aggravent le gaspillage des ressources et l'empreinte carbone. De plus, la prolifération de produits non conformes crée une concurrence déloyale, désavantageant les entreprises respectueuses des réglementations, en particulier les PME des secteurs de la mode, des cosmétiques et des jouets.
Mesures de l'UE : une approche globale et coordonnée
Pour relever ces défis, la Commission européenne a proposé une série de mesures complètes et coordonnées.
Réformes structurelles
En matière de réforme douanière, la Commission a proposé un nouveau code des douanes de l'Union et la suppression de l'exonération de droits pour les envois de faible valeur. Ces réformes visent à renforcer la capacité des douanes de l'UE à surveiller les flux de marchandises. La Commission appelle à l'adoption rapide de ces propositions et envisage d'introduire des frais de traitement non discriminatoires pour les marchandises importées directement par les consommateurs12.
Pour protéger l'environnement, l'UE mettra en œuvre le règlement sur l'écoconception des produits durables et renforcera les contrôles environnementaux. La Commission appelle à l'adoption de la directive-cadre sur les déchets et prévoit de présenter une loi sur l'économie circulaire pour intensifier les efforts en matière de durabilité1.
Renforcement du contrôle coordonné
La Commission coordonnera les contrôles entre les douanes et les autorités de surveillance du marché, en mettant l'accent sur les produits présentant des risques pour la sécurité et la conformité. Des mesures telles que la suspension de la mise sur le marché, le rappel et le retrait des produits non conformes seront mises en œuvre. La Commission lancera également des activités de coordination en matière de sécurité des produits, y compris des tests de produits conjoints et le renforcement des laboratoires douaniers et des installations de test de l'UE13.
Application stricte de la législation
L'UE dispose d'une législation complète pour protéger les consommateurs en ligne. La Commission veillera à l'application de la loi sur les services numériques, obligeant les marchés en ligne à lutter contre les produits illégaux. Des enquêtes sont déjà en cours contre des plateformes comme SHEIN, Amazon et AliExpress, et la Commission continuera de surveiller leur conformité. Les entreprises de commerce électronique devront respecter la législation de l'UE en matière de protection des consommateurs, et la Commission enquêtera sur les violations commises par des plateformes comme Temu1.
Utilisation d'outils numériques
Le passeport produit numérique (DPP) améliorera la transparence et la traçabilité des produits, facilitant ainsi le travail des douanes et des autorités de surveillance du marché. La Commission intégrera les bases de données existantes et développera des outils d'analyse du web basés sur l'intelligence artificielle pour aider les autorités et les marchés en ligne à détecter les produits illégaux1.
Sensibilisation des consommateurs
La Commission mettra en œuvre des règlements et des plans visant à informer les consommateurs sur la durabilité des produits. Elle soutiendra la formation des professionnels de la consommation et le réseau des centres européens des consommateurs intensifiera ses activités de sensibilisation pour informer les consommateurs de leurs droits et des risques liés aux achats en ligne1.
Coopération bilatérale
La Commission européenne collaborera avec des partenaires internationaux pour éduquer les vendeurs de pays tiers sur les règles de sécurité des produits de l'UE. Elle prévoit également des mesures pour garantir le respect des normes de l'UE et protéger les consommateurs et les entreprises européennes1.
La boîte à outils complète de la Commission européenne démontre son engagement à résoudre les problèmes liés aux importations de commerce électronique. Au cours de l'année à venir, la Commission évaluera l'efficacité de ces mesures et les affinera si nécessaire. Grâce aux efforts conjoints de toutes les parties prenantes, l'UE est en bonne voie pour réaliser un commerce électronique sûr et durable, bénéfique à la fois pour les consommateurs et les entreprises.
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